31 mai 2013

In Europa venenum

Imaginez une bande internationale de siphonnés crapuleux qui décréteraient à brûle-pourpoint que l'amanite phalloïde est bonne désormais pour la santé (la vôtre surtout). Ils ne diraient pas ça par cynisme, dans l'espoir de vous empoisonner, mais par idéologie, persuadés qu'ils seraient du bien-fondé de leur science nouvelle, science évidemment nourrie à la louche par des experts graves et sentencieux. Qui peut mettre en cause la science des experts ? Pas vous, ni moi.

Un peu dubitatif, méfiant, vous commenceriez à grignoter de l'amanite, un petit bout ici, un petit bout là. Rien de bien dangereux ni de toxique, en dehors de quelques troubles un peu gênants toutefois, mais supportables à force d'optimisme et de propagande. Arrive le moment où votre santé montre des signes de faiblesse inquiétants. Vous adressez vos doléances au consortium de raclures : « C'est la faute à ce champignon vénéneux que vous nous faites manger ! » — « Ah mais pas du tout ! entonne le chœur unanime des saletés internationales. Pas du tout, mon brave ! Vous êtes malade parce que vous ne mangez pas assez de ce champignon magique et bienfaisant. » 

Vous n'êtes pas un mauvais bougre, ni un anarchiste : vous doublez la dose, matin, midi et soir. Et bientôt vous n'êtes plus en état de vous plaindre de quoi que ce soit en ce bas monde, mort que vous êtes et sous terre...

Maintenant, demandez-vous pourquoi, à la lueur de ce qui précède, le remède aux problèmes qui sont les nôtres à cause de l'Europe des malfaisants est, de leur point de vue : plus d'Europe, davantage d'Europe et moins de nations !

L'excellent remède que voilà...