16 nov. 2014

Vladimir et les cochons

Naturellement, nous n'y étions pas, à Brisbane. On y a vu cependant une étrange manifestation de diplomatie envers un homme qui est en soi une concentration de péchés : Vladimir Poutine. Cet homme, qui n'était pas venu pour dérouler ses biceps, a pu constater à quel point la grossièreté et l'arrogance occidentales étalaient ses charmes, comme putains de bas-quartier. Les rappeurs anglo-saxons s'en sont donné à cœur joie, à l'unisson, telle une chorale de vieilles maquerelles liftées. Le Français, dans sa danse de l'entre-deux façon normande (un coup je veux, un coup je veux pas), s'est une fois de plus illustré par un manque de savoir-vivre qu'on pensait encore voici peu réservé à la racaille internationale. On se voile les yeux, on n'a rien vu : la honte nous submerge. L'ours n'a pas grogné, malgré les chiens clabaudant à ses mollets. Il est rentré chez lui avant des agapes qu'il pressentait comme une longue et dégoulinante bâfrerie avec rots et pets en guise de buccins. Nous ne savons pas ce qui se passe dans sa tête. Nous l'admirons pour sa parfaite maîtrise, son refus de la surenchère braillarde. Nous devinons que sans jouer il vient encore d'avancer un pion majeur. Nous ne sommes pas le seul à le penser.

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