Voici plusieurs semaines déjà, la question a été posée à Nicolas Sarkozy de savoir ce qu'il ferait en cas de non-réélection. À ma connaissance, la question n'a pas été posée à François Hollande, ou alors si bas que nous n'avons rien entendu. La clique journalistique envisageait donc une défaite du président, et par corollaire une victoire du prétendant. Ce dernier, il est vrai, menait à l'époque le match avec dix buts d'écart. Il n'en possède plus qu'un. Force nous est ainsi de nous poser sérieusement la question de savoir ce que Hollande pourrait bien faire s'il est battu. À mon avis, il n'aurait que le choix de l'exil. La honte pour lui serait un trop lourd fardeau.
À la question de « l'après », Nicolas Sarkozy avait répondu qu'il arrêterait la politique et chercherait à faire du fric. La réponse est conforme au personnage que nous connaissons. Elle est au moins claire. Sarkozy a eu 57 ans en janvier : un peu jeune pour une retraite, surtout que l'homme est un suractif. Il a été maire, député, ministre, puis président. Que voulez-vous qu'il fasse encore en politique ? Il deviendrait membre de droit et à vie du Conseil constitutionnel, sans la moindre obligation d'y siéger. Je ne vois pas franchement Sarkozy aller s'enterrer là. Déjà que Chirac s'y emmerde et y fait de l'esclandre... (*)
François Hollande semble n'avoir rien prévu en cas de défaite, tant il est convaincu d'avoir gagné déjà. Que le rôle n'ait pas encore été officiellement attribué ne dérange pas l'acteur corrézien. Chaque jour davantage, avec une grande application et un sérieux de cardinal, il entre dans la peau du personnage. Je ne dois pas être le seul à lui trouver un air plein de componction et à en glousser de rire. Bref, monsieur H. répète. L'homme du rêve français réenchanté n'envisage pas de travailler ailleurs qu'à l'Élysée les cinq prochaines années. Il est têtu.
Mais si le sort, comme dans un film tragique au dénouement aussi inattendu que pervers, en décidait autrement ? Après avoir tant et si fort claironné qu'il y était, que faire et surtout où aller s'il n'y est pas ? Il serait la risée de la France entière et la honte du PS jusqu'au prochain millénaire. Un camouflet pareil ne se digérerait pas le temps d'une salade mâche et truffes à 140 euros chez Laurent (*). Quelques semaines, mois ou années durant, le temps que l'oubli fasse son œuvre, il lui faudrait se cacher. Nous avons préparé au moins corsé des fromages deux ou trois plans de secours.
Nous inspirant d'un épisode célèbre et calamiteux de l'histoire de France, nous suggérerions en première instance au prétendant défait une fuite en bonne et due forme, mais pas n'importe où : une fuite à Marennes ! C'est en Poitou-Charentes, il y connaît du monde. Il pourrait s'y recycler dans l'huître. C'est bon les huîtres, c'est un produit tout à la fois chic et abordable : exactement ce qu'il faut à un socialiste n'aimant pas trop les riches mais un peu tout de même.
S'il n'aime pas la mer, les embruns, l'humidité, les senteurs marines (ah ! ah ! ah ! ah !), Hollande peut toujours demander à sa copine Cécile Duflot qu'elle lui dégote une bergerie et un troupeau de brebis ou de chèvres dans le Larzac. Le fromage, c'est bon ça ! Et c'est sain. Là encore, Hollande pourrait compter sur les conseils et l'expertise d'une sienne ex-compagne (*).
Nous avons songé que, peut-être, François Hollande préférerait un plus pépère emploi dans sa Corrèze d'adoption. Ce ne sont pas les clubs nautiques qui manquent là-bas. L'un d'eux serait certainement ravi de confier à ce comptable avisé la gestion de sa flottille de pédalos — à voile et à vapeur (*), pour lui rappeler son projet, hélas ! tombé à l'eau, du mariage homosexuel. Pourrait d'ailleurs l'y rejoindre un ancien complice, lui aussi dans la mouise et la misère, le trauma postélectoral : un certain Mélenchon...
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